Pourquoi l’enseignement de l’arabe à l’école est-il si polémique?

Publié le 18/10/2020 – Source: France Info

La proposition d’Emmanuel Macron d’encourager l’apprentissage de cette langue souvent perçue comme celle du Coran dans le cadre périscolaire a réveillé de vieilles crispations à droite et à l’extrême droite.

Une idée “ridicule” dénoncée par l’ancien ministre de l’Education, Luc Ferry. “Une lâcheté et une faute” , selon les mots du député LR Aurélien Pradié. “Une honte”, s’est emporté Steeve Briois, le vice-président du Rassemblement national. La proposition d’Emmanuel Macron de renforcer l’apprentissage de l’arabe à l’école a fait bondir dans les rangs de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Lors de son discours sur le “séparatisme islamiste”, vendredi 2 octobre, le chef de l’Etat a plaidé pour “enseigner davantage la langue arabe à l’école, dans un périscolaire que nous maîtrisons” car “notre jeunesse est aussi riche de cette culture plurielle”.

L’idée d’Emmanuel Macron n’est pourtant pas nouvelle. Pas plus que l’emballement qu’elle suscite. “Politiquement, la question de l’enseignement de l’arabe est très difficile à porter”, décrypte Françoise Lorcerie, sociologue à l’Institut de recherches sur le monde arabe et musulman de l’université Aix-Marseille. En 2018, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a également déchaîné les passions, en se montrant prêt à favoriser l’apprentissage de cette “très grande langue littéraire” pour lui “donner du prestige”. Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, y voyait alors une tentative d’“arabisation de la France”.

Des cours suivis par 0,3% des élèves

“Rendre obligatoire l’arabe dès le primaire, c’est non”, avait quant à lui lancé le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, prêtant au gouvernement cette intention, alors même que Jean-Michel Blanquer n’avait évoqué aucun caractère obligatoire.

En 2016, la ministre Najat Vallaud-Belkacem s’était elle aussi attirée les foudres d’une partie de la classe politique, après avoir proposé de réformer les cours facultatifs de langue Elco dans le primaire, assurés par des enseignants envoyés et rémunérés par les pays partenaires du dispositif. La socialiste souhaitait les remplacer par des sections internationales, accessibles aux écoliers volontaires, mais dont les enseignements seraient cette fois dispensés par des assistants de langue de l’Education nationale. La polémique s’était alors immédiatement cristallisée sur l’arabe. La députée LR Annie Genevard avait alors fustigé “l’introduction de langues communautaires” dans les programmes scolaires et estimé que l’enseignement de l’arabe pourrait miner la “cohésion nationale”, allant même jusqu’à évoquer un “catéchisme islamique”.

Si l’enseignement de cette langue provoque régulièrement des levées de boucliers jusque dans l’Hémicycle, son apprentissage à l’école reste en fait très limité. Dans le secondaire, 14 900 collégiens et lycéens suivaient des cours d’arabe à la rentrée 2019, selon le ministère de l’Education nationale, sur un total de plus de 5,6 millions d’élèves. Soit près de 0,3% des élèves. La tendance est toutefois à l’augmentation, puisqu’ils étaient 6 512 à étudier l’arabe à la rentrée 2007, relève Le Monde. En troisième langue au lycée, l’arabe a été choisi par 3 834 élèves à la rentrée 2019, loin derrière l’italien (33 969 élèves) ou encore le chinois (17 463 élèves), selon les données mises en ligne par le ministère.

Des réticences sur le terrain

Dans le premier degré, la pratique de l’arabe comme langue vivante étrangère est encore plus marginale. Environ 0,1% des élèves l’ont choisie (contre 96,4% pour l’anglais). En 2016, selon l’Education nationale, quelque 48 000 élèves du primaire suivaient par ailleurs des cours d’arabe dispensés en partenariat avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, en dehors du temps scolaire, via le dispositif Elco. Des chiffres qui restent relativement bas au regard des plus de trois millions de personnes arabophones en France, selon le ministère de la Culture.

De faibles effectifs qui peuvent en partie s’expliquer par des réticences sur le terrain à ouvrir des classes d’arabe, explique Nabil Wakim, auteur de L’Arabe pour tous (éd. Seuil)un ouvrage dans lequel il s’interroge sur le “tabou” autour de la langue arabe en France. Le journaliste y évoque la difficulté à convaincre les recteurs, les chefs d’établissement et l’ensemble du corps enseignant “que c’est une bonne idée d’avoir une classe d’arabe”. 

Il y a des chefs d’établissement, voire des enseignants, qui ne veulent pas enseigner l’arabe dans leur lycée, parce que ça va être perçu comme enseigner l’islam.

Nabil Wakim 

Et lorsque des classes sont ouvertes, reste à persuader les parents d’y inscrire leurs enfants. Dans son enquête, Nabil Wakim montre notamment que certaines familles issues de l’immigration renoncent à cette possibilité “à cause de cette mauvaise image de la langue”“Le discours qui dévalorise l’enseignement de l’arabe participe à donner le sentiment à ces populations qu’elles sont mal vues, qu’elles n’ont pas leur place dans la société”, déplore de son côté la sociologue Françoise Lorcerie.

Un débat français

Dans certains cursus de l’enseignement supérieur, l’apprentissage de l’arabe est en revanche valorisé. “Dans les grandes écoles, comme Sciences Po, il y a des questions de distinction et d’utilitarisme qui jouent dans la pratique de l’arabe”, analyse Françoise Lorcerie. Mais les cours y sont “très majoritairement suivis par des étudiants qui n’ont pas de lien avec le monde arabe, et qui apprennent l’arabe comme une langue d’élite”, ajoute Nabil Wakim. L’enseignement de la langue souffrirait donc d’un double standard, explique Nada Yafi, directrice du centre de langue et de civilisation arabes de l’Institut du monde arabe (IMA).

A l’université, l’arabe est une filière d’excellence alors qu’à l’école primaire et dans le secondaire, cette langue suscite la crainte.

Nada Yafi 

Mais d’où vient cette “crainte” ? Ce rapport complexe à l’arabe est une spécificité française, pointe Nada Yafi, qui assure que “dans les autres pays européens, la langue ne fait pas débat et ne génère pas de crispations”“Derrière le débat d’idées, on voit se profiler des passions inavouées, de vieilles blessures. Celle d’une guerre d’Algérie non assimilée. Celle de l’orgueil national inconsolable à la perte d’un vaste empire”, écrit-elle dans un article pour le média L’Orient XXI. 

Quand on évoque l’enseignement du chinois, par exemple, ça ne traîne pas les mêmes relents coloniaux et post-coloniaux, toutes ces passions que charrie la langue arabe.

Françoise Lorcerie 

Difficile par ailleurs de prôner l’apprentissage de l’arabe, dans un pays où “historiquement la langue française a été motrice dans la construction de l’identité nationale”, ajoute Nada Yafi. D’où l’argument régulièrement avancé par les opposants à l’enseignement de l’arabe à l’école qui estiment que celui-ci se ferait nécessairement au détriment de la maîtrise du français. “Le problème, c’est aussi cette vision monolingue de l’espace linguistique, estime Nada Yafi. La société actuelle ne fonctionne plus comme cela.”

Une langue associée à la religion

Si l’enseignement de l’arabe est source de polémiques, c’est aussi car la langue est régulièrement associée à la religion dans le débat public. “Il y a une grande confusion qui est entretenue, volontairement par certains, par ignorance pour d’autres, entre le monde arabe et le monde musulman”, avance Nabil Wakim. Il en résulte que la langue arabe est souvent d’abord présentée comme celle du Coran.

Ecrire, lire, parler en arabe, ce serait d’abord voir le monde aux couleurs de l’islam et du Coran.

Nabil Wakim dans “L’Arabe pour tous”

Or, la langue a préexisté au Coran, rappelle le journaliste. Une association également perçue comme “bancale”, selon Nada Yafi, car “la majorité des musulmans dans le monde ne parlent pas arabe et les habitants du monde arabe ne sont pas tous musulmans”.

En outre, ces dernières années, l’enseignement de l’arabe est régulièrement abordé dans la sphère publique à travers le prisme des questions liées au communautarisme ou à l’islamisme. Un rapprochement qui a notamment été formulé dans deux rapports de l’Institut Montaigne, l’un publié en 2016, l’autre en 2018. L’auteur de ces deux textes, l’essayiste Hakim El Karoui, y préconise de “mobiliser le ministère de l’Education nationale” pour “relancer l’apprentissage de la langue arabe” afin de lutter contre le radicalisme islamiste, et limiter la pratique des cours de langue à la mosquée “devenus pour les islamistes le meilleur moyen d’attirer des jeunes”.

Avec cette rhétorique, “on ne favorise pas l’enseignement de l’arabe pour des raisons culturelles et intellectuelles mais pour lutter contre une peur et ça, c’est un fait nouveau”, analysait l’historien de l’éducation, Claude Lelièvre, auprès de 20 Minutes, au moment de la publication du second rapport. “Même s’il part d’une bonne intention, ce texte ne fait qu’envenimer la polémique en renforçant l’association entre la langue et la religion, écrivait encore Nada Yafi. Il en découle l’idée selon laquelle la langue arabe recèlerait en elle-même des dangers.”

Dédiaboliser l’arabe

Enseigner l’arabe à l’école pour freiner son apprentissage dans les mosquées et les associations, c’est l’argumentaire repris par Emmanuel Macron, qui a par ailleurs choisi d’inscrire cette proposition dans son discours sur “la lutte contre les séparatismes”. “Quand nous n’enseignons pas [l’arabe] à l’école, nous acceptons que plus de 60 000 jeunes aillent l’apprendre dans des associations pour le pire et qui sont manipulés”, a lancé le chef de l’Etat. 

“Le problème avec l’enseignement de l’arabe dans les mosquées n’est pas tant que ça transforme des jeunes en fondamentalistes dangereux, mais qu’ils apprennent mal l’arabe”, a de son côté constaté Nabil Wakim au cours de son enquête. Pour le journaliste, l’arabe enseigné à partir des textes religieux est différent de l’apprentissage d’une langue vivante qui permet de vivre collectivement, d’acheter du pain à la boulangerie ou de trouver du travail”.

Dire que l’apprentissage de l’arabe est un antidote à un problème, c’est lui faire jouer le mauvais rôle.

Nada Yafi 

Pour apaiser le débat autour de l’enseignement de l’arabe à l’école, Nada Yafi estime qu’il faut cesser de percevoir cette langue comme un rempart contre le communautarisme. “Les langues ne peuvent être réduites au rôle de marqueur identitaire. Elles sont aussi une clé de réussite, un passeport pour la mobilité”, avance la directrice du centre de langue et de civilisation arabes de l’Institut du monde arabe. “Il faut arrêter de diaboliser l’arabe, de dévaloriser cette langue et de voir en elle un problème”, conclut Françoise Lorcerie.

Les Français mangent mal

Les Français mangent mal et se sédentarisent

Selon une vaste étude de l’Anses, les assiettes contiennent toujours plus de produits transformés et de compléments alimentaires, trop de sel et pas assez de fibres.

LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par Audrey Garric

Dis-moi ce que tu manges et je te dirai quelle est ta santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) vient de publier, mercredi 12 juillet, sa troisième étude sur les habitudes alimentaires des Français. Réalisée tous les sept ans, elle constitue la photographie la plus complète du contenu de nos assiettes. En analysant à la fois les apports nutritionnels bénéfiques et les expositions à des substances néfastes, l’établissement public cherche à mieux prévenir les maladies et à améliorer la santé des Français.

« Le rôle de l’alimentation dans l’augmentation ou la prévention de certaines maladies comme le cancer, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires est aujourd’hui scientifiquement établi », rappelle l’agence, qui a réalisé ce rapport intitulé INCA 3 (étude individuelle nationale des consommations alimentaires) sous l’égide des ministères de la santé et de l’agriculture.

Entre 2014 et 2015, elle a recueilli les habitudes alimentaires de 5 800 personnes représentatives de la population (près de 3 100 adultes et 2 700 enfants), à raison d’un, deux ou trois jours chacune, soit 13 600 journées de consommations et 320 000 aliments analysés. Ses résultats ont été interprétés par un groupe d’experts (nutritionnistes, épidémiologistes, toxicologues, microbiologistes).

Sorte de petite souris dans nos cuisines, le rapport détaille d’abord notre alimentation quotidienne. Les adultes consomment en moyenne 2,9 kg d’aliments chaque jour, soit environ 2 200 kcal, dont 50 % de boissons. Les femmes privilégient généralement les yaourts et fromages blancs, les compotes, la volaille, les soupes et les boissons chaudes, tandis que les hommes optent plus facilement pour les produits céréaliers raffinés, les viandes et charcuteries, les pommes de terre, les fromages, les crèmes dessert et les boissons alcoolisées. Il en résulte que les hommes mangent plus et que leur apport énergétique est supérieur de 38 % à celui des femmes.

assiette_fr Trop de sel, pas assez de fibres

L’Anses ne tire pas de conclusion quant aux consommations de sucres et de graisses, mais avait déjà indiqué lors d’une précédente étude que leur consommation en forte quantité est néfaste pour la santé. Elle se penche en revanche sur le sel et les fibres. Les apports en chlorure de sodium sont estimés à 9 grammes par jour (g/j) chez les hommes et à 7 g/j chez les femmes, soit davantage que l’objectif nutritionnel de santé publique fixé par le Programme national nutrition santé (8 g/j pour les hommes et 6,5 g/j pour les femmes). En cause : les pains, les sandwichs, pizzas et pâtisseries salées, les condiments et sauces, les soupes et les charcuteries.

A l’opposé, les apports en fibres, contenues dans les fruits et légumes, les légumineuses et les produits céréaliers, atteignent à peine 20 g/j chez les adultes, bien en deçà des recommandations de l’Anses (30 g/j). L’agence appelle les professionnels à « amplifier l’effort de réduction des teneurs en sel des aliments » et à « augmenter [celles] en fibres ».

Progression des compléments alimentaires

Cette assiette à la note plutôt salée accueille de plus en plus d’aliments transformés, problématiques sur le plan de la santé. Des sandwichs et des pizzas, mais aussi des jus de fruits et de légumes, des pâtisseries, des compotes ou encore des glaces. La majorité sont des produits industriels, marquant une « complexification de l’alimentation ».

En parallèle, le nombre de consommateurs de compléments alimentaires (vitamines, minéraux, plantes) a fortement augmenté, passant de 12 % à 19 % chez les enfants et de 20 % à 29 % chez les adultes entre 2006-2007 et 2014-2015. « Ces produits ne sont normalement pas nécessaires dans le cadre d’une alimentation équilibrée et peuvent même se révéler risqués. Il faut être prudents, surtout lorsqu’ils sont vendus sur Internet », prévient Jean-Luc Volatier, adjoint au directeur de l’évaluation des risques de l’Anses et conseiller scientifique pour l’étude INCA 3.

Nouvelles pratiques à risques

L’Anses relève d’autres comportements qui posent de « nouveaux enjeux en termes de sécurité sanitaire » : des dépassements plus fréquents des dates limites de consommation, des températures trop élevées dans les réfrigérateurs (supérieures à 6 °C), une augmentation de la consommation de denrées autoproduites (chasse, pêche, cueillette et eau de puits privés) et de protéines animales crues, qui peuvent être contaminées par des bactéries, des virus ou des parasites.

Les œufs, viandes, poissons et mollusques non cuits sont aujourd’hui engloutis par 80 % des Français. La mode des sushis et des tartares s’est traduite par un doublement du taux de consommateurs de poissons crus (de 15 % à 31 % depuis le rapport INCA 2, publié en 2009) et une hausse de celui de viande de bœuf crue (de 24 % à 30 %).

Une sédentarité « alarmante »

Ces nouvelles habitudes alimentaires s’inscrivent dans un contexte peu propice au maintien en bonne santé : celui d’une activité physique insuffisante et d’une sédentarité qui progresse de manière « alarmante ». 80 % des adultes sont considérés comme sédentaires, et 71 % des adolescents de 15 à 17 ans. Car depuis sept ans, le temps moyen passé quotidiennement devant un écran pour les loisirs a explosé : il a augmenté de 20 minutes chez les enfants, passant de 2 h 45 à 3 h 05, et de 1 h 20 chez les adultes, pour atteindre 4 h 50.

sedentarite

 

« La sédentarité est un problème préoccupant : elle joue un rôle dans l’apparition de certaines pathologies comme le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires, même dans le cas d’individus qui pratiquent trente minutes d’activité physique par jour, comme nous le conseillons », assure Jean-Luc Volatier. Et de préconiser : « Il faut bouger souvent, se levermonter des escaliers. » L’Anses recommande de définir un repère spécifique sur la sédentarité en complément de celui existant sur l’activité physique.

Conséquence de ces deux ingrédients qui se marient mal : 13 % des enfants et des adolescents et 34 % des adultes étaient en surpoids en 2014-2015, et respectivement 4 % et 17 % étaient obèses. « Le seul élément encourageant, c’est que l’obésité s’est stabilisée pour la première fois depuis dix ans chez l’adulte et l’enfant, marquant même un infléchissement chez ce dernier », indique le professeur Serge Hercberg, président du Programme national nutrition santé, en citant les premiers résultats de l’étude Esteban – une autre enquête sur l’état de santé des Français menée par l’agence nationale Santé publique France.

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Inégalités sociales

L’analyse du poids des Français et de leur alimentation met au jour de fortes disparités de sexe, d’âge ou de région. Les adultes de 65 à 79 ans consomment par exemple plus d’aliments faits maison, les hommes de denrées animales crues, et les habitants des grandes agglomérations de poissons, confiseries et jus de fruits.

Mais ce sont surtout les inégalités sociales qui s’avèrent les plus criantes. Les Français ayant un niveau d’étude supérieur ou égal à bac + 4 consomment davantage de fruits et deux fois moins de sodas que ceux qui se sont arrêtés au primaire ou au collège. Ils pratiquent plus d’activité physique et sont moins souvent obèses. « Cette étude confirme que la nutrition est un grand marqueur social, juge Serge Hercberg. Ces inégalités ont tendance à s’accroître : les populations défavorisées améliorent leur état nutritionnel mais beaucoup moins vite et moins nettement que celles favorisées. »

De manière générale, « les Français ne mangent pas assez bien pour être en bonne santé », assène le spécialiste de la nutrition. « Beaucoup reste à faire pour atteindre une alimentation de bonne qualité nutritionnelle et surtout accessible à tous, avance-t-il. Il ne suffit pas de responsabiliser les individus, il faut également augmenter la qualité nutritionnelle des produits et leur transparence. » Cela passe par une politique de santé publique « bien plus ambitieuse qu’aujourd’hui », basée sur des taxes et des subventions, l’interdiction de la publicité sur les aliments trop riches en gras, en sel et en sucre, ou la mise en place d’un logo nutritionnel. Une façon de rappeler que notre santé ne réside pas seulement dans notre assiette.
Source:  http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/07/12/les-francais-mangent-mal-et-se-sedentarisent_5159458_3244.html#b4P9IvCsCLsqBkPL.99

Lecture Series at SRJC

Islamophobia: Islam in the American Imagination (a lecture)

Below are some references to some links, reading and listening materials that May Kosba referenced or used in the Islamophobia lecture.  
Videos: 
1. Yassmin Abdel Maguid: What does my headscarf mean to you? TED Talk (the video we didn’t have time to play during presentation.)
2. Mehdi Hassan: Islam is a peaceful religion – Oxford Union
3. Unity Production Foundations: American Muslims facts versus fiction: https://www.upf.tv/films/american-muslim-facts/ 
4. Jack Shaheen: Reel Bad Arabs: How Hollywood vilifies a people https://vimeo.com/56687715 

Books:

1. Du Bois, W. E. B. The Souls of Black Folk.
2. Esposito, John L. and Ibrahim Kalin, Islamophobia: The Challenge of Pluralism in the 21st Century.
3. Cromer, Evelyn Baring, Modern Egypt, by the Earl of Cromer. 
4. GhaneaBassiri, Kambiz.  A History of Islam in America: From the New World to the New World Order.
5. Diouf, Sylviana A. Servants of Allah: African Muslims Enslaved in the Americas
6. Mamdani, Mahmood. Good Muslim, Bad Muslim: American, The Cold War, And The Roots of Terror.
7. Said, Edward W. Orientalism.
Reports:
1. Rand Corporation: Building Moderate Muslim Networks http://www.rand.org/content/dam/rand/pubs/monographs/2007/RAND_MG574.pdf
2. Fear, Inc.: The Roots of the Islamophobia Network in America https://www.americanprogress.org/issues/religion/reports/2011/08/26/10165/fear-inc/
3. Fear, Inc. 2.0: The Islamophobia Network’s Efforts to Manufacture Hate in America https://www.americanprogress.org/issues/religion/reports/2015/02/11/106394/fear-inc-2-0/
Articles:
1. Hatem Bazian, The Souls of Muslim Folk
2. Pamela Gellar, Litigation Jihad: Muslim Workers Sue Hertz Again, This Time for “Islamofauxbia”
3. Cheryl Benard, Five Pillars of Democracy: How the West Can Promote an Islamic Reformation http://www.rand.org/pubs/periodicals/rand-review/issues/spring2004/pillars.html
 
Organizations: (follow them on FB) 
1. The Bridge Initiative (Georgetown University) –  http://bridge.georgetown.edu/
2. Islamic Networks Group (ING) – https://ing.org/ 
3. Ta’leef Collective (Ustadh Usama Canon) – https://taleefcollective.org/