Category Archives: Fashion
Une pensée pour Jean Cocteau
Clopes & bagnoles
‘we are going back to the border pal, to see if lighting strikes twice.’ K2000
My maternal grandfather was a smoker, wore a cologne named ‘Tabac’, and loved to drive DS Citroën cars. That’s pretty much all I remember.
To celebrate car culture (and carbon dioxide) in l’hexagone, let’s talk about Peugeot, Renault, and collectible cars.
Souvenir d’un Paris qui n’existe plus
Fashion ‘il ne Faut Pas’
Après tant d’années passées ailleurs (ou plus précisément à l’extérieur d’un monde pré-codé à la française), on a tendance à oublier les codes tacites qui fondent l’entente et la cohésion d’un groupe. Heureusement, il y a des articles comme celui-ci pour nous rafraîchir la mémoire.
Est-ce bien raisonnable de porter un débardeur en public ?
M le magazine du Monde |
Auteur: Marc Beaugé. Illustration : Bob London
SI L’HOMME MODERNE n’a jamais rechigné à glandouiller chez lui, des heures durant, vêtu de quelque sous-vêtement douteux, il ose désormais arborer une tenue similaire à l’extérieur et en public. Ainsi, à défaut de croiser régulièrement des messieurs en boxer ou en caleçon, il n’est plus rare de repérer, ici ou là, dans la rue, des hommes simplement parés d’un débardeur.
Bien plus qu’une solution de facilité, le port du débardeur apparaît comme un choix stylistique fort et pleinement réfléchi. Au vrai, s’il reste assumé par quelques vieux fumeurs de Gitanes négligeant leur apparence au point d’aller promener leur chien dans leur tenue de nuit, le débardeur semble, aujourd’hui, surtout populaire auprès de jeunes gens soucieux de leur image. Pour ceux-ci, il fait même office de vêtement d’apparat, parfaitement adapté à des situations de mondanités estivales.
Si cet attrait marque évidemment la volonté de se montrer, en exhibant des bras sculptés au Club Med Gym, il révèle surtout le changement de statut du débardeur. Apparu au milieu du XIXe siècle et longtemps resté invisible, planqué sous une chemise ou simplement dévoilé dans l’intimité du domicile, celui-ci est passé de l’espace privé à l’espace public.
SI UNE SÉRIE D’ACTEURS AMÉRICAINS contribuèrent tout au long de la seconde moitié du XXe siècle à cette transformation (de Marlon Brando dans Un tramway nommé Désir à Bruce Willis dans Piège de cristal, en passant par Robert De Niro dans Ragging Bull), le débardeur reste comme le vêtement des rôles de gros durs, au point que les Américains lui ont trouvé un terrible surnom : lewifebeater (le “cogneur de femme”). Chez nous, cette transformation a véritablement pris corps ces vingt dernières années.
Logiquement chéri des boys bands qui déferlèrent à la fin des années 1990, le débardeur a été accaparé, quelques années plus tard, par les participants aux émissions de télé-réalité, tel “Loft Story”. Offerts au regard de chacun, mais habillés comme dans l’intimité, ceux-ci brouillèrent à leur insu les notions de sphère privée et de sphère publique. Ainsi, en arborant le débardeur à l’intérieur du Loft, ils contribuèrent largement à en faire un vêtement du dehors.
On ne le mettra évidemment pas à leur crédit. Car le débardeur, surnommé chez nous “marcel” en référence à la vieille marque de sous-vêtements Marcel, est évidemment une pièce problématique. C’est, à notre connaissance, la pièce du vestiaire masculin dans laquelle un homme ne pourra jamais héler un taxi dans la rue sans paraître indécent.
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Lorsque la beaufitude franchouillarde est décriée par le pédant dont le jugement élitiste ne nous apprend finalement rien, a-t-on le droit de questionner la valeur du dit univers culturel?