- Identités
- Histoire
- Politique de la ville
- Discriminations
Les quartiers – une zone urbaine marginale
- Etes-vous déjà allé(e) dans une cité américaine (un grand ensemble avec des logements sociaux)? Si oui, laquelle? Comment vous y sentez-vous?
- A votre avis, quelles sont les différences entre une cité et un autre quartier résidentiel populaire (qui n’a pas cette désignation, ce nom)?
- À votre avis, c’est comment une cité française? En avez-vous déjà visité une?
- Une visite guidée de la région parisienne et un exemple de cité: val-de-marne
- Comparez vos réponses initiales avec ce que vous venez de voir
1. IDENTITÉS françaises plurielles: nationalité(s), origine(s), ethnicité(s), etc.
Définitions problématiques (source: INSEE)
Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique d’un immigré.
Personne née et résidant en France ayant au moins un parent immigré. Cette définition ne comprend pas les personnes elles-même immigrées (notamment celles qui ont migré avec leurs parents).
Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française, soit qu’elle possède une autre nationalité (à titre exclusif), soit qu’elle n’en ait aucune (c’est le cas des personnes apatrides). Les personnes de nationalité française possédant une autre nationalité (ou plusieurs) sont considérées en France comme françaises. Un étranger n’est pas forcément immigré, il peut être né en France (les mineurs notamment).
Remarque
A la différence de celle d’immigré, la qualité d’étranger ne perdure pas toujours tout au long de la vie : on peut, sous réserve que la législation en vigueur le permette, devenir français par acquisition.
A noter
- Définitions exclusives (personnes, communautés entières mises à part)
- différences de traitements entre ceux nés français et les autres
- la permanence de la qualité d’immigré (impermanence du statut d’étranger)
- l’ambiguïté étranger-immigré; immigré-citoyen
Les habitants de cités
- 1eres générations invisibles (personnes issues des colonies)
- 2e (etc.) générations illisibles de Français issus de groupes minoritaires (Français de couleurs)
- Le problème de l’identité / l’identité myope à la française: définition binaire (opposition eux/nous)
- ‘les Français de souche’ -> les Franco-Français (ceux d’origine européenne et traditionnellement catholique)
- ‘les immigrés’ -> les Français d’origine africaine et antillaise (inclure des étrangers nouvellement arrivés avec des personnes françaises depuis des générations)
- (les migrants: les personnes nouvellement déplacées à cause de crises écologiques ou de guerres)
2. HISTOIRE
La cité, un espace postcolonial par excellence
- La France est un pays d’immigration (et ancien conquérant colonial)
- La France est un pays multiculturel qui s’ignore
- La France a tendance, comme beaucoup d’autres pays, à stigmatiser/diaboliser ses minorités pour expliquer le besoin de contrôle (police) et pour justifier son échec aussi bien éducatif que d’intégration (= la politique de la ville)
- Entre temps, des générations d’individus sont marginalisés et généralement exclus d’une prospérité économique modique.
Un lieu à l’encontre des idées reçus
- lieu historique / colonial: lieu d’habitation pour une main d’oeuvre ouvrière (colonial) recherchée après guerre (les trente glorieuses)
- lieu de prospérité économique et d’innovation urbaine (initialement)
- lieu en évolution: de passage, de mobilité sociale
Les banlieues, c’est aussi un espace…
- viril (domination masculine transmise par les proches / autres jeunes du quarter)
- virilité historiquement en manque de modèles
video Maître Taubira
La fin des Trente Glorieuses
–70’s: End of Economic Prosperity; Unemployment Increase; Increase in Racism (Anti-Semitism, Xenophobia, Sexism); Stricter Immigration Rules (family reunion being the exception)
La montée du Front National parallèlement au chômage
‘Les étrangers nous volent nos emplois’
- ‘Since its beginnings, the party has strongly supported French nationalism and controls on immigration, and it often has been accused of fostering xenophobia and anti-Semitism.’ (Source: Brittanica)
- French Presidential Elections
- 1974: Jean-Marie Le Pen ~ 7th ~ 0.75%
- 1981: no run
- 1988: Jean-Marie Le Pen ~ 4th ~ 14%
- 1995: Jean-Marie Le Pen ~ 4th ~ 15%
- 2002 : Jean-Marie Le Pen ~ 2nd ~ 17%
- 2007 : Jean-Marie Le Pen ~ 4th ~ 10%
- 2012 : Marine Le Pen ~ 3rd ~ 18%
- 2016 : Marine Le Pen ~ 2nd ~ 34%
Pourquoi les banlieues sont-elles diabolisées?
- Multiethnic population ‘suffering from being dispossessed of the mastery of their own representation’ (Immigrants forever; always outsiders)
- Since the late 80’s Extreme Right Narrative + Media using the fear of the ‘sudden rise of the Banlieues’ to describe them as places where unemployed & angry young men are ready to explode (colonial legacy)
- It became a ‘constructed’ public issue (calls for ‘law and order’ by journalists, politicians, and some researchers) w/many policies
- At the bottom of the symbolic hierarchy of neighborhood and bearing a residential stigma (undermining them makes everyone else feel better)
3. POLITIQUE DE LA VILLE
A. Les zones urbaines
Les zones urbaines sensibles (ZUS) sont des territoires infra-urbains définis par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la ville, en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connaissent les habitants de ces territoires.
La loi du 14 novembre 1996 de mise en œuvre du pacte de relance de la politique de la ville distingue trois niveaux d’intervention :
- les zones urbaines sensibles (ZUS) ;
- les zones de redynamisation urbaine (ZRU) ;
- les zones franches urbaines (ZFU).
Les trois niveaux d’intervention ZUS, ZRU et ZFU, caractérisés par des dispositifs d’ordre fiscal et social d’importance croissante, visent à répondre à des degrés différents de difficultés rencontrées dans ces quartiers.
Une éducation prioritaire
- Les Réseaux d’Education Prioritaires (REP)
- Les Réseaux d’Education Prioritaires + (REP+)
L’éducation prioritaire s’appuie sur des réseaux d’éducation prioritaire : les REP et les REP+. Chacun de ces réseaux est constitué d’un collège et d’un ensemble d’écoles maternelles et élémentaires rattaché à l’établissement scolaire.
- Dans les REP, 55% des élèves appartiennent aux catégories socioprofessionnelles les moins favorisées.
- En REP+, ce pourcentage atteint près de 70%.
- La moyenne nationale est d’environ 40%.
Source et vidéo sur un cours de lecture.
Le poids du déterminisme social sur la réussite scolaire en images: DP_reussite_eleves
Qu’est-ce qui manque à ce tableau: le capital culturel de Pierre Bourdieu
Chômage des jeunes
Quelques films
- Inch’ Allah Dimanche: https://www.youtube.com/watch?v=OWaJpEs4sWg
- The Hate / La Haine: https://www.youtube.com/watch?v=5Hs6GwQPAQE
- District 13: https://www.youtube.com/watch?v=OWaJpEs4sWg
- L’Esquive: https://www.youtube.com/watch?v=Cdjt61a-n0Q
- Wesh, Wesh Qu’est-ce qui se passe? https://www.youtube.com/watch?v=nIiPCECh_lc
La Banlieue en Macronie
Alain d’Iribarn, sociologue du travail et directeur de recherche au CNRS.
Discrimination à l’emploi
- touche toutes les catégories socio-culturelles (effet loupe sur la banlieue)
- le vrai problème: pas les compétences mais les compétences sociales et comportementales (ponctualité, français professionnel, professionnalisme avec collègues, clients) pas toujours enseignées ou promues à l’école
- La proposition de Macron: responsabiliser les plus grandes 120 entreprises: pas assez
Extrait interview (20 minutes)
Pourquoi la discrimination à l’emploi touche-t-elle autant les jeunes de banlieues ?
La discrimination à l’emploi concerne tous les jeunes, peu importe le milieu. Mais elle touche encore plus les jeunes de banlieues. […]. On vit dans une société où on demande à tout le monde des compétences sociales et comportementales, c’est-à-dire une manière de se présenter aux autres. Ce sont des filtres, des compétences qui sont très liées à l’éducation.
Les entreprises veulent des salariés dotés d’une grande fiabilité. Or, si on regarde la socialisation à l’école, et particulièrement dans les établissements difficiles, il y a peu de formation à la rigueur, au respect des règles. Ce n’est donc pas seulement la faute des entreprises. Les établissements scolaires ne suivent pas forcément la même rigueur qui est attendue par la suite dans le monde du travail, ne serait-ce que par l’usage convenable de la langue française.
Que faudrait-il faire pour améliorer l’insertion des jeunes des quartiers populaires ?
Aujourd’hui, il est plus facile d’acquérir des compétences techniques que sociales, et c’est ce qui pose problème. La formation doit être focalisée sur l’acquisition de normes sociales, c’est essentiel. Et quand ce n’est pas le cas, c’est un élément contre lequel viennent se heurter les jeunes de banlieues. Certains d’entre eux n’ont pas le comportement dit « adéquat » que recherchent les entreprises.
Ce n’est pas une question de connaissance technique. On voit bien qu’en dehors de l’école, ce sont les normes sociales qui dominent. Par exemple, dans les établissements difficiles, les problèmes majeurs sont des problèmes de comportement. Ce qui fait peur, c’est l’absence de fiabilité au travail par manque d’intégration des normes sociales du travail. Et c’est valable quel que soit le niveau professionnel ou le niveau d’éducation.
Emmanuel Macron appelle les grandes entreprises à prendre leurs responsabilités, est-ce que c’est la bonne solution ?
C’est une bonne chose de vouloir « responsabiliser » les 120 plus grandes entreprises, mais cette mesure devrait aussi être valable pour n’importe quel type de formation, d’apprentissage ou de cursus scolaire. L’insertion et l’emploi des jeunes, ça ne doit pas être l’affaire de 120 entreprises, mais de toutes les entreprises. Le chômage de ces jeunes de banlieues est beaucoup plus élevé que pour les autres. Mais zoomer sur les banlieues, c’est s’occuper seulement d’un sous-problème du problème global. Il n’y a pas que les jeunes de banlieues qui sortent de l’appareil éducatif français, loin de là.
Les entreprises devraient créer un système qui formerait les jeunes techniquement, professionnellement mais surtout socialement. On doit créer une formation aux normes sociales du travail. Ce serait vraiment révolutionnaire, mais ça suppose d’accepter que ce soit ça le problème majeur. Les normes comportementales – comme la fiabilité, le respect des horaires ou des délais, le comportement avec des clients ou des collègues et l’usage correct de la langue française – doivent être acceptées par la société, mais surtout considérées comme normales par les jeunes. Si les jeunes n’ont pas intégré ces normes, ils ne peuvent pas être acceptés correctement dans le monde du travail.
Les cités, qu’est-ce que c’est en réalité?
- Great Diversity
- Multiethnic population w/ many different nationalities represented (hence some frictions & confrontations)
- Mainly French Nationals (80%)
- Younger Population (46% compared to 30%)
- Mainly Working-Class Neighborhoods
- Socio-Economic Diversity (20% white-collar employees)
- Unemployment is high (could be 50% higher)
- Concentration of Low Income & Poverty
- A place where families can increase their economic and cultural capital
- Fairly small in size (some are in park like settings)
- Not autonomous centers (only residential area), so residents go in and out w/ public transits
- Resources available (after-school program; job training; language training; cultural & social clubs; health care)
- Crime is low (petty theft, degradation of public facilities, low level drug trafficking, occasional scuffs among bored teenagers)
- Serious crimes (armed robberies, crimes resulted in deaths) are rare
Depuis les émeutes de 2005, il y a eu des changements
- Offer a counter narrative from within
- Bondy Blog: https://www.bondyblog.fr/
- Positive Discourses on Banlieues by Public Figures (calls for action; support; educating the general public on Islam; etc.)
- Social Justice Effort (Christiane Taubira’s work in French Government)
- Alternative to Ethnic Statistics: Testings (resumes w/ fake names/adresses/pictures; hidden cameras; social media; etc.)
- More Vigilant, Visible and Outspoken (no longer silent and/or silenced)